- Les jeux de rôles sont pour les gars : détrompez-vous ! On dénombre autant de filles que de garçons qui jouent à des JDR. L'approche est différente d'un groupe à un autre et le sexe des joueurs n'y apporte aucune influence. L'aventure est toujours au rendez-vous ! Ce qui alimente ce préjugé, c'est que les gars sont plus trippeux, s'affichent plus et peut-être jouent plus souvent ou plus longtemps…
- Les jeux de rôles rendent violent : en fait, il est difficile de trancher car deux écoles de pensée s'opposent en apportant toutes deux des raisons valables. D'abord : s'il est vrai que certains adeptes de jeux de rôles aient commis des actes de violence, on trouve tout autant d'auteurs d'actes violents parmi ceux qui n'y jouent pas. Ainsi, les statistiques ne nous facilitent pas la tâche…
Les spécialistes s'entendent généralement sur le fait que les jeux de rôles aident à évacuer la violence et à se défouler. Dans les faits, une personne aux tendances violentes sera violente qu'elle joue aux jeux de rôles ou non. Dans son cas, le jeu ne fera qu'exacerber cette violence et le plus gros risque que l'on court est que cette personne défoule sa violence dans le jeu au lieu de la défouler dans des gestes répréhensibles…
- Les jeux de rôles sont faits pour les nerds : quelle idiotie ! Les amateurs de jeux de rôles (que l'on appelle rôlistes) sont issus de toutes les sphères de la société. Ils ne sont pas plus marginaux que les non-amateurs. Des gens très bien placés ont été - et certains sont encore - rôlistes. Le jeu n'a rien à voir avec les résultats scolaires, le Q.I. ou l'intelligence, quoi qu'il puisse aider à les développer. Les clubs de jeux de rôles peuvent donner l'illusion d'englober les joueurs dans une sorte de cercle très fermé, voire secret, d'où le questionnement qu'il soulève. C'est une question d'ambiance, uniquement.
- Les jeux de rôles rendent paresseux, idiots, débiles, car vous passez votre temps à jouer au lieu de travailler : réplique de parent frustré de voir ses jeunes se conter des peurs assis dans la cave ! Laissez-moi vous dire qu'un paresseux n'aurait jamais l'audace de monter une campagne pour dix joueurs, encore moins d'écrire les dix volumes d'un jeu de rôles ! Cette affirmation ridicule n'est vraie uniquement si vous vous organisez incorrectement ! Il est tout à fait possible de combiner le jeu de rôles et le travail, l'école ou toute autre activité, même sportive.
- Les jeux de rôles mènent les jeunes au suicide : Archi-faux ! Cette rumeur vient du fait que certains joueurs sont attirés par le jeu de rôles car tout y est permis et possible. A tel point que des personnalités plus fragiles s'identifieront à leur personnage et feront du jeu de rôles leur seconde vie. En raison de leur situation plutôt difficile dans la vraie vie, ces joueurs finissent par ne plus vivre que dans leur seconde réalité. Cette réalité virtuelle prend de plus en plus d'importance, suivant la faculté du joueur à idéaliser son personnage. Comme ce genre de joueurs est déjà propice aux troubles psychiatriques avant d'embarquer dans le jeu de rôles, le jeu ne deviendra donc qu'un moyen d'exacerber son trouble émotif. Le joueur compulsif cherche tellement à fuir sa situation de vie difficile qu'il s'investit totalement dans un vice, qu'il soit jeu de rôles, drogue, alcoolisme ou jeux d'argent.
Ainsi, lorsque quelque chose ne va pas dans le jeu de rôles, ce type de joueur perd complètement les pédales. Nous pouvons nous imaginer ce qui se passerait si son personnage devait perdre la vie dans le jeu de rôles, c'est déjà arrivé. Mais rien ne nous dit que ces gens ne se seraient pas suicidés tout de même s'il n'avait pas joué à des JDR. Ainsi, le jeu de rôle se compare à un outil de menuiserie : il sert à construire, mais on peut tout de même se blesser avec et même détruire. Tout est dans la façon de l'utiliser. Nombre de professionnels utilisent le jeu de rôles comme outil pédagogique, dans les écoles ou pour la formation professionnelle des adultes. Ce jeu qui stimule l'imagination et développe l'esprit de déduction peut aider les adolescents fragiles à traverser une période difficile de leur vie.
En conclusion, les JDR n'ont pas créé les problèmes développés par certains joueurs : ces joueurs souffraient déjà de leur problème et auraient sans aucun doute développé une dépendance à autre chose s'ils n'avaient pas connu le JDR.